L’hypothèse
Il semble possible de poser, pour aller vite sur un sujet que nous reprendrons plus tard, que les sociétés humaines passèrent vers 60000 ans d’un langage où le signe dominait à un glissement de ce dernier vers le signifiant.
Par amusement, j’ai posé la question à ChatGPT?: à quelle époque de l’humanité peut-on penser que le signifiant, au sens lacanien, fait son apparition dans l’histoire ou la préhistoire ?
Voici sa réponse, étonnante de précision, et partiellement en accord avec l’hypothèse ici suivie?!
Dans la perspective lacanienne, le signifiant n’est pas simplement un outil de communication, mais une structure qui détermine la manière dont le sujet est pris dans le langage et dans l’ordre symbolique. Pour Lacan, le signifiant précède et constitue le sujet : c’est par l’entrée dans le langage que le sujet advient.
L’apparition du signifiant dans l’histoire humaine
1. Le langage articulé : une première émergence du signifiant
On peut penser que le signifiant, au sens lacanien, apparaît avec l’émergence du langage articulé, c’est-à-dire le moment où les sons et les symboles commencent à fonctionner non seulement pour désigner des objets concrets, mais aussi pour structurer des relations entre les individus et organiser le monde symboliquement. Cela correspond probablement à l’émergence de l’Homo sapiens, il y a environ 200 000 ans, ou peut-être même avant, avec l’Homo heidelbergensis ou l’Homo erectus, selon les hypothèses.
2. Les premières traces symboliques dans l’art pariétal
Les premières manifestations claires du symbolique apparaissent dans les formes d’art pariétal (comme les peintures rupestres de Chauvet ou de Lascaux, il y a environ 40 000 ans) et les objets sculptés ou ornés. Ces représentations ne sont pas simplement des copies du réel, mais impliquent une capacité à signifier quelque chose au-delà de l’immédiateté du monde matériel. On peut donc y voir une première articulation entre signifiant et signifié.
3. Les rites funéraires et les pratiques symboliques
Les premières sépultures intentionnelles, retrouvées chez les Néandertaliens et les premiers Homo sapiens, témoignent également d’une inscription dans un ordre symbolique : le rapport à la mort implique une représentation qui dépasse le biologique et s’inscrit dans une logique de signification.
Le signifiant comme rupture avec l’immédiateté du réel
Pour Lacan, ce qui caractérise véritablement le signifiant, c’est sa capacité à représenter le sujet pour un autre signifiant et à fonctionner dans une chaîne signifiante. Il ne suffit donc pas d’un langage fonctionnel ou pratique, mais d’une structure symbolique où le sujet est pris dans un réseau de signifiants. C’est probablement avec l’émergence des premières structures sociales complexes, marquées par des règles, des interdits (comme l’interdit de l’inceste, que Lévi-Strauss identifie comme fondement de la société humaine) et des mythes, que le signifiant acquiert pleinement son rôle au sens lacanien.
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Ainsi, on pourrait situer l’apparition du signifiant lacanien à une époque où le langage a dépassé sa fonction utilitaire pour devenir une structure symbolique organisant les rapports sociaux et les désirs humains, ce qui coïncide avec l’émergence des premières sociétés humaines complexes, il y a environ 40 000 à 50 000 ans.
Le seul élément que ne cite pas l’IA est la conséquence, que je poursuis ici, sur le développement dès lors concomitant avec le signifiant de la représentation imaginaire chez l’homme.
En effet, alors que l’imaginaire est consubstantiel au signe lorsqu’il reste utilitaire, dans un contexte social relativement simple, comme les groupes actuellement connus de primates, il se trouve par contre séparé par l’apparition du signifiant, ce dernier étant témoin d’une société complexe avec une organisation sociale structurée par des récits situant des places précises, plus ou moins éloignées du désir profond du sujet. Les deux domaines restent articulés souplement et dans le même temps dans une certaine autonomie.
Le clivage imaginaire symbolique
L’apparition de ce clivage entre l’imaginaire et le symbolique est une nouvelle fonction individuelle et sociale fort importante, et situe un saut